L’intelligence artificielle (IA) est souvent perçue comme une menace pour l’emploi humain, mais elle peut également être un outil pour rendre les professions plus “humaines”. C’est le cas de la fonction RH, qui peut bénéficier de l’IA pour se concentrer sur des tâches plus stratégiques et à valeur ajoutée, tout en améliorant l’expérience des employés.
Selon une étude d’IBM, 40 % des effectifs devront se reconvertir au cours des trois prochaines années en raison de l’intégration de technologies d’automatisation. Cependant, 87 % des dirigeants interrogés estiment que les rôles des employés seront plus susceptibles d’être augmentés que remplacés par l’IA générative. La fonction RH a donc un rôle clé à jouer dans cette transformation, en guidant la transition des autres départements de l’entreprise et en devenant le moteur de cette mutation.
L’impact de l’IA sur les métiers
L’impact de l’IA sur les métiers et les tâches peut être résumé en quatre catégories : les métiers menacés de remplacement, les métiers augmentés, les métiers protégés et les nouveaux métiers. Cependant, cette classification peut être trop simpliste dans une dimension RH, car il est difficile de classer les différents métiers d’une structure dans de telles cases. Il est nécessaire de découper les métiers en tâches et de comprendre quelles sont celles qui sont menacées et celles qui sont protégées.
Pour distinguer les tâches menacées et protégées, il est important de se poser les bonnes questions : la tâche est-elle routinière ? Repose-t-elle sur beaucoup de données ? Quel est le degré d’interaction humaine, de créativité, de dextérité ? Quelle est la part de réflexion par rapport à l’exécution dans la réalisation de cette tâche ? Y a-t-il des risques associés à la mauvaise exécution de la tâche ?
L’objectif derrière est de minimiser les tâches menacées et de maximiser celles qui sont augmentées ou protégées. Dans la fonction RH, certaines tâches administratives répétitives n’apportent pas le plus de valeur, bien qu’elles soient essentielles au bon fonctionnement de la société. Ces tâches peuvent être déléguées à l’IA, mais il est important de ne pas s’en débarrasser totalement. Elles doivent être encadrées par des personnes de terrain qui en conservent la responsabilité.
Libérer du temps
En déléguant certaines tâches parmi les plus laborieuses, l’IA permet de libérer du temps pour en réaliser d’autres, plus stimulantes. C’est pourquoi on parle le plus souvent de professions “augmentées”. Dans la fonction RH, cela rime avec un meilleur accompagnement des managers, un regard plus pointu sur le développement des équipes et la mise en place de politiques RH ambitieuses et innovantes.
En fin de compte, l’IA peut aider la fonction RH à se concentrer sur des tâches plus stratégiques et à valeur ajoutée, tout en améliorant l’expérience des employés. Elle peut permettre de libérer du temps pour se défaire des tâches “machinales”, pour mieux saisir de nouveaux sujets, initier des conversations, se projeter, améliorer l’existant et se poser des questions. Une posture qui est certainement d’autant plus importante pour une fonction qui porte le terme “humain” dans son titre.
Cependant, il est important de noter que l’IA ne peut pas remplacer complètement les compétences humaines.